La  route de l’art

En me promenant dans la rue principale de Santiago del Teide à Tenerife, j’ai pensé faire une exposition permanente ouverte au tourisme et dédiée à l’Archipel des Canaries.
En effet en dessous de chaque fenêtre des plus anciennes maisons du village on faisait à l’époque une sorte de cadre en bois. Cela me fait penser à des cadres vides sans tableaux. Compte tenu de l’affection que j’ai pour ce village j’en ai parlé au maire et nous avons décidé que je fasse des peintures à l’intérieur et que nous baptiserions l’ensemble “La Route de l’Art”. Chaque peinture est un hommage aux différentes îles des Canaries: Tenerife ,dont la caractéristique dans cet endroit est de faire ,au Printemps, une randonnée dans les amandiers en fleurs, La Gomera où l’on pratique un langage sifflé “el silbo gomero”. Cette oeuvre du silbo a d’ailleurs été choisie pour la représentation par l’UNESCO de ce langage inscrit désormais au patrimoine mondial de l’humanité et la poste espagnole m’a contacté pour en faire l’édition d’un timbre poste. Dans une autre île , El Hierro, se trouvent de magnifiques coulées de laves cordées et les arbres battus par les vents y poussent couchés. Pour représenter La Palma, je ne pouvais faire autrement que de peindre pratiquement le seul torrent à ciel ouvert aux Canaries. Lequel coule au centre de l’île dans une immense caldera. Depuis les crêtes, il faut descendre longtemps par un chemin escarpé pour y accéder. Pour Grande Canarie ce qui m’a frappé c’est cette partie de l’île où l’on se croit au Sahara avec ces dunes de sable à perte de vue. Il faut dire que nous sommes à la latitude de la Mauritanie. Fuerteventura est le paradis des surfeurs et des véliplanchistes. Quant à Lanzarote, c’est un univers de lave, minéral, et j’ai eu plaisir à donner libre cours à mon imagination par les rythmes et les couleurs. Dans certains restaurants on fait même cuire des aliments en les exposant au dessus de failles d’où l’on voit la lave incandescente. Voilà donc les 7 îles de l’Archipel, mais je n’ai pas pu m’empêcher de peindre également San Borondon une île fantomatique qui apparaît selon la légende par temps clair entre Tenerife et Grande Canarie car elle correspond tout à fait à mes thèmes favoris dans mes toiles.

  • bernard romain